La 13e table ronde des leaders de l’Initiative Africaine des Politiques d’Inclusion Financière (AfPI) s’est tenue au Sofitel Abidjan hôtel Ivoire le 27 juin 2024. Cet événement a réuni les ministres des Finances, les Gouverneurs des Banques Centrales, les Responsables des institutions financières membres de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI), ainsi que des représentants des partenaires au développement, du secteur privé et de la société civile. Le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Jean-Claude Brou, et le premier vice-gouverneur de la banque centrale des Seychelles, Brian Commettan, ont activement participé aux travaux.
La ministre de l’Economie et du Plan, Kaba Nialé, représentant le ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, a souligné l’importance de ces assises portant sur « le rôle des régulateurs financiers dans la création d’emplois en Afrique ». Elle a cité des statistiques de la Banque mondiale, montrant que chaque année, entre 8 et 11 millions de jeunes entrent sur le marché du travail en Afrique subsaharienne, alors que seulement 3 millions d’emplois salariés formels sont créés.
Pour relever ce défi, la ministre est convaincue que le numérique qui contribue à accélérer l’inclusion financière sur le continent peut être d’une grande utilité dans la création d’emplois. « Aujourd’hui, l’Afrique a plus que jamais besoin de systèmes financiers qui constituent un soutien majeur pour le développement économique et la création d’emplois, en adaptant leur modalité d’intervention aux évolutions technologiques », a déclaré Kaba Nialé.
Elle a mis en avant les efforts de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), notamment en Côte d’Ivoire, pour maintenir « la dynamique de renforcement de l’inclusion financière ». Elle a également appelé à mettre en place des politiques pertinentes, incluant l’intervention monétaire directe, l’adoption d’un cadre juridique et réglementaire spécifique aux PME, ainsi que le soutien au développement d’instruments financiers adaptés à ces dernières.
L’ambassadrice de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, Mme Francesca Di Mauro, a souligné que malgré les progrès réalisés (avec un taux de 49% des adultes possédant un compte en banque, soit le double par rapport à 2011), des défis persistent. Elle a insisté sur l’importance de l’accès, de l’utilisation et de la qualité des services pour l’inclusion financière. Elle a mentionné le renforcement des infrastructures financières, l’amélioration des connaissances financières, l’offre de produits abordables, la mise en place d’environnements réglementaires favorables, l’adoption des avancées technologiques et le renforcement de la confiance dans les institutions financières.
En ce qui le concerne, le Docteur Alfred Hannig, Directeur exécutif de l’AFI, a souligné que les décisions visant à booster l’inclusion financière doivent être contextualisées dans leur mise en œuvre. La technologie joue un rôle crucial pour atteindre les populations laissées pour compte. L’AFI se félicite de la mise en œuvre de sa politique au niveau des Etats et prévoit une évaluation pays pour améliorer son action au besoin.
Enfin, lors de la cérémonie, un accord portant sur un appui de millions d’euros a été signé entre l’UE et l’AFI, pour la mise en œuvre du projet Financial Inclusion in Sub-Saharan Africa (FI-Africa).
(Source: Abidjan.net)